Santé

Santé – 15 octobre journée mondiale de sensibilisation au deuil périnatal

Ce dimanche 15 octobre est la journée internationale du deuil périnatal.

Je dédie cet article à mon fils que nous aimons à l’infini, bien plus que les mots ne sauraient dire.

Qu’est-ce que deuil périnatal ?

L’année passée, j’avais témoigné à propos de ce sujet particulièrement méconnu et tabou dont nous avons été victimes avec mon conjoint il y a maintenant 15 mois comme 7000 familles en France tous les ans.

Le deuil périnatal correspond à la mort d’un enfant soit au cours de la grossesse, au moment de la naissance ou dans ses premiers jours ou mois de vie.

Chaque année, les associations proposent des évènements à travers le monde pour rendre hommage à tous nos petits anges et sensibiliser le public et briser le tabou.

Car il s’agit bien d’un tabou, d’un silence horrible des gens en général, du personnel médical et des pouvoirs publics. Après plus d’un an, notre vie a changé du tout au tout et le fait que ce drame soit passé sous silence n’aide pas.

15 mois de silence

Préalable que je rappelle, on ne guérit jamais de la perte d’un enfant, jamais. C’est une cicatrice à vif dans votre cœur pour le reste de votre vie.

15 mois depuis cette nuit où j’ai perdu les eaux alors que c’était bien trop tôt.

15 mois depuis que tu es venu au monde et mort dans le silence et que tu as emporté avec toi tout le bonheur et la joie.

15 mois depuis que nous avons vu ton tout petit cercueil se refermer sur des yeux clos et avions l’impression que notre cœur venait de nous être arraché.

15 mois depuis que nous avons organisé une cérémonie pour te dire au revoir, lu comme nous pouvions les textes que nous avions écrit pour toi et prié ensemble avec ton papa et tes grands parents.

15 mois que nous te parlons chaque jour à distance pour te dire que nous t’aimons plus que tout et qu’un jour, nous nous retrouverons.

15 mois ou au lieu de t’emmener au parc profiter de la nature et des animaux et t’offrir des jouets, nous allons chaque semaine au cimetière pour te rendre hommage et s’occuper des fleurs que nous t’apportons régulièrement.

15 mois que nous survivons, un jour après l’autre, sans toi physiquement auprès de nous.

15 mois que nous ne te chantons pas des chansons pour t’endormir.

15 mois que nous ne pouvons pas te serrer dans nos bras ni te voir sourire.

15 mois que tu ne nous réveille pas la nuit parce que tu as faim.

15 mois sans voir tes yeux dans les nôtres en partage d’amour.

15 mois que nous n’achetons pas de vêtements de bébé et que nous ne râlons pas de les changer si souvent tellement tu grandi vite.

15 mois que nous n’utilisons pas les lingettes toutes douces que j’avais cousues pour toi.

15 mois où nous aurions pu fêter ton 1er anniversaire mais à la place, nous avons fêté avec la plus grande douleur ton 1er anniverciel.

15 mois que nous ne pouvons pas faire de photos de toi pour faire un album et nous extasier chaque jour que tu sois avec nous et de tes progrès.

15 mois à imaginer ton visage évoluer au fil des années.

15 mois à imaginer quelles belles choses tu aurais fait de ta vie, tes passions, tes amis, ton métier, tes enfants, tes joies, tes peines, tes réussites et tes échecs ; être là pour les partager avec toi et te soutenir.

15 mois où nous avons conjecturé 10000 fois ta vie avec nous, toutes les belles choses que nous aurions faites.

15 mois abominables où nous nous demandons pour quelle raison l’Univers t’as arraché à nous, à ce que j’ai pu faire de mal pendant ma grossesse ou dans ma vie pour avoir déclenché ou mérité cela.

15 mois à culpabiliser comme si c’est moi qui avait voulu cela alors que l’amour que j’ai pour toi est si profond et incommensurable qu’être séparé de toi est une torture quotidienne.

15 mois à ne pas pouvoir accepter que rien n’est notre faute mais que nous n’en aurons pas d’enfant pour autant.

15 mois que j’ai peur de sortir de chez moi de peur de croiser des enfants ou des femmes enceintes qui me ramènent toujours à toi et notre douleur immense ; que nous luttons pour ne pas craquer notamment dans les transports en commun.

15 mois que nous vivons une vie tronquée, hachée, à moitié car il y a un immense vide dans notre cœur. Les choses qu’on aimait avant n’ont plus la même saveur.

15 mois que nous avons des problèmes de mémoire, de concentration et de fatigue (mentale et physique). Les choses qui étaient avant importantes le sont moins voir plus du tout.

15 mois qu’on lâche très vite prise sur les choses car nous n’avons plus d’énergie à leur consacrer.

15 mois que nous te faisons vivre par delà la mort avec des souvenirs de toi et des signes que tu nous envoie. C’est la chose qui nous accroche à la vie qui n’a plus de sens sans toi.

Ce deuil est encore plus affreux que d’autres deuils par ce silence.

Nous n’avons personne à qui parler de toi, personne qui peut comprendre la douleur que nous ressentons. Personne pour comprendre pourquoi nous pouvons nous mettre à pleurer sans raison apparente. Personne pour nous tendre la main dans ces moments difficiles, nous consoler, nous prendre sans leurs bras et nous rappeler que tu es toujours avec nous même si tu n’y es pas physiquement.

Ta venue au monde s’est faite dans le plus pensant des silences qui continue de nous suivre chaque jour, chaque minute. C’est une croix que nous portons, un calvaire, un supplice permanent de ne pas t’avoir avec nous. C’est le vide.

Comme je le disais déjà dans mon article sur le deuil périnatal l’année passée, une partie de notre cœur et de notre âme s’est envolé avec toi, mon fils, pour toujours.

La douleur est parfois tellement forte que nous pouvons la ressentir physiquement. Par moment, j’ai l’impression qu’on m’arrache le cœur et les tripes de l’intérieur ; comme si un vortex m’aspirais par l’extérieur et laissait un grand trou dans ma poitrine, un vide immense et douloureux, qui m’empêche de respirer. Dans ces moments, nous avons l’impression que nous ne pourrons jamais supporter le chagrin.

J’ai trouvé sur internet cette illustration qui traduit très exactement ce que je ressens. J’en remercie l’auteur, il semble qu’il ou elle se nomme « bonheur éphémère ».

Les groupes d’entraides de paranges pour se soutenir

Toutefois, j’ai l’occasion depuis 3 mois, d’avoir trouvé sur un réseau social bien connu des groupes d’entraide constitués de paranges comme nous. On se parle, on s’écoute, on se soutien, sans jugement, sans appréhension, sans tabou avec bienveillance et amour.

Je n’aime pas les réseaux sociaux car ce sont des aimants à amis mais aussi des aimants à problèmes car tout y ai biaisé, travesti, déformé, amplifié ce qui créé beaucoup de mal être voir pire parfois.

Mais là, j’ai trouvé un petit sas de franchise, de vérité, d’amour et de compréhension, sans jugement, juste dans l’amour de nos anges. Nous avons tous vécu le même drame pour des raisons différentes mais nous vivons la même douleur, la même souffrance, le même déni des proches, la même absence, les mêmes difficultés pour avancer.

Nous lisons les histoires des uns et des autres, partageons nos peines et notre drames, nous nous en encourageons. Nous nous sentons moins seuls face au gouffre de solitude qui nous entoure après le drame.

Des signes de nos petits anges

Nous partageons aussi les signes que notre petit ange nous envoie.

Pour certains, ce sont des formes de nuages singuliers, des papillons ou des animaux avec des comportements particuliers, des coïncidences troublantes qui en fait n’en sont pas.

En ce qui nous concerne, ce sont les plumes. Des plumes nombreuses qui arrivent parfois dans des endroits non communs ou à des moments particuliers qui nous rappellent que notre fils est avec nous, toujours.

C’est une petite plume retrouvée sur le sol de la cuisine alors que nous sommes en étage et que nous avons des moustiquaires. Ou une autre trouvée sur le tapis de sol de la salle bains qui ne comporte aucune fenêtre.

Un des faits extraordinaire que nous avons vécu, c’est quand une plume qui volait tombe directement devant nous ou sur nous. Cela nous est arrivé une fois sous forme de pluie de plume blanches quand nous sommes sortis de la maison. C’est arrivé aussi lors de la visite d’un parc lors de vacances bien spéciales où une petite plume verte est tombée devant nous.

C’est aussi, la semaine dernière plusieurs de plumes trouvées au cimetière devant son arbre. Mais surtout, mon conjoint était entrain d’arroser les fleurs et une plume est non seulement tombée vers nous mais est allée se poser directement sur la pierre qui marque l’emplacement de la dispersion des cendres ! Cela ne s’invente pas et c’est un magnifique signe que notre fils est là avec nous. Qu’il nous voit de la haut et qu’il nous envoie le courage d’avancer.

Trouver de l’aide

De nombreuses associations, souvent fondées par des parents endeuillés, aident les parents et leurs proches dans ce difficile deuil. Certaines sont nationales avec des antennes sur le territoire, d’autres sont régionales. Elles organisent des évènements, des groupes d’entraide et de parole, ont même parfois une bibliothèque à disposition.

https://association-agapa.fr/

https://www.association-spama.com/deuil-perinatal/

https://deuil-perinatal-asso-maelys.org/

https://www.hesperanges.fr/

https://assochemindesetoiles.com/

http://www.nostoutpetits.fr/

https://www.nospetitsangesauparadis.com/

https://anosetoiles.fr/

https://www.bedonzen.com/deuil-perinatal/parents/

https://anjpv.alpha-corp.fr/

https://www.association-coccinelle.fr/ressourcesdeuilp%C3%A9rinatal

https://asso-lenys.fr/

http://lesailesdezelie.over-blog.com/

https://www.apprivoiserlabsence.com/

https://lepointrose.org/

https://www.rpai-perinat.org/deuil-perinatal-equipes-medicales/

http://www.locomotive.asso.fr/index.php/actions/soutien-aux-familles-aux-parents/l-aurore

https://asso-larcenciel.fr/

https://www.souvenange.fr/wp/

https://petite-emilie.assoconnect.com/page/1471220-homepage

https://assoviviane.jimdofree.com/parents-endeuill%C3%A9s/deuil-p%C3%A9rinatal/associations-deuil-p%C3%A9rinatal/

N’hésitez pas à faire appel à elles. Si vous avez d’autres liens que j’aurai oublié, vous pouvez me le envoyer à myoriginalnature[Arobase}mailoo.org

Le tabou : la destruction des couples, la réaction des proches et la vie en société

C’est un choc terrible qui nous marque comme au fer rouge à vif et à vie.

Il va à l’encontre de l’ordre naturel des choses. Dès lors, les paranges apprennent à vivre avec chaque jour. À trouver la force de nous lever le matin, à trouver la force de parler aux gens, à trouver le courage de ne pas pleurer sans cesse quand on voit des enfants, des femmes enceintes ou des familles heureuses. Le temps est suspendu et les gens qui nous entourent ne le comprennent pas.

C’est ainsi que ce drame est tellement impensable que les proches même bienveillants sont passés à autre chose quand eux-mêmes ne vous reprochent pas ne pas de faire de même. Comme si cela allait de soi, on rebondit et on oublie. Mais on ne peut pas oublier notre enfant qui nous a été arraché de force, comment le pourrait-on ?

Comme peux-t-on oublier notre chair et notre sang, ce qui symbolise notre amour, notre bonheur, notre famille, notre joie de vivre, notre avenir qui est parti en lambeaux, sans crier gare ?

Après 15 mois, je confirme que l’Enfer c’est bien les autres, vraiment.

D’abord dans le couple car ce drame est tellement douloureux et affreux qu’il peut séparer des couples. Ils perdent le sens de leur amour chacun dans leur deuil, la souffrance étant trop forte. La communication se fait distante, les conjoints s’éloignent l’un de l’autre et s’enferment sur eux-mêmes. C’est d’autant plus vrai que déjà l’homme et la femme vivent la grossesse différemment. Dans le cas du deuil c’est pire surtout qu’on n’est pas aux mêmes étapes au même moment. Les sentiments d’autrefois laissent alors place aux disputes ou au pire, au silence, au vide qui tue l’amour.

J’ai lu nombre de témoignages qui évoquent cette triste réalité ; double peine pour ces couples qui après avoir perdu leur enfant voir leur amour s’évanouir aussi dans le néant.

Un couple doit être sacrément solide pour résister à cela et s’il résiste, plus rien ne pourra le briser.

C’est pour cela que la communication dans un couple est si importante. Il ne faut surtout ne pas hésiter ou avoir honte à se faire aider si on ressent le besoin. C’est tellement important de ne pas rester isolé. Les émotions sont comme des vagues et il est essentiel de se soutenir ou de se faire soutenir, d’être là les uns pour les autres.

Mais cela peut aussi briser des familles car nombre de proches nient jusqu’à même la réalité de l’existence de l’enfant. Pour eux, s’il n’y a pas de présence physique, il n’y a pas de réalité et il n’y a pas de vie du tout. C’est nier notre enfant, nier sa perte, nier notre souffrance.

Nous avons eu pour notre part deux réactions familiales très différentes.

Un côté a été là présent dans le début, nous soutenant et nous aidant vraiment. Mais très vite on n’en a plus parlé. Elle ne le nie pas et considère tout à fait notre enfant mais c’est devenu un sujet dont on ne parle plus et que tout le monde évite ou l’évoque sans réellement le nommer. Nous sentons que c’est latent, à fleur de peau, comme s’il y avait une peur d’en parler pour ne pas raviver la souffrance. Toutefois, pour la Toussaint, ils vont fleurir le cimetière. Cependant, une autre partie de nos proches, plus croyants, ont d’emblée intégré notre fils comme une personne à part entière faisant partie de la famille et ayant des attentions extrêmement touchantes et réconfortantes pour nous.

D’un autre côté, la réaction a été plus violente, méchante et a fini par rompre les liens. Au début, ils ont écoutés sans rien dire. Puis ils n’ont pas pu venir aux obsèques soit disant  pour des raisons techniques d’éloignement et nous ne leur en avons pas voulu du tout. C’était comme ça.

Puis au bout de 2 mois, nous avons commencé à entendre  :

– « je ne vois de volonté d’aller mieux »

– « il faut que tu sortes et que tu vois des gens »

– « j’ai fais une fausse couche, je sais ce que c’est »

– « il faudrait quand même penser à reprendre le travail »

– « il faut que tu passes à autre chose »

Puis au bout de 4 mois, une personne de ma famille éloignée décède. L’éloignement est le même pour mes proches que dans le cas du décès de notre fils. Pourtant, ils s’y sont tous rendus malgré le même éloignement et les mêmes problématiques techniques. La cérémonie au crématorium a duré 30 minutes également.

Là, il n’y avait pas de :

– « on va pas faire tout ce chemin pour 30 minutes de cérémonie surtout si tôt le matin »

– « tu sais bien, c’est compliqué avec papie et mamie »

– « ça va coûter cher en essence »

– « tu n’a pas de lit pour nous coucher, on ne peut pas prendre un hôtel juste pour ça »

Non, rien de tout ça, ni excuses, ni fleurs, ni rien.

A la place, il y avait :

– « je tiens beaucoup à y aller et à être présente  »

– « oui je tiens à les emmener car c’est important ».

– « il y aura toute la famille »

C’est donc important pour un membre de la famille éloigné mais pas pour un petit fils ou un arrière petit fils. Plus important d’être à un enterrement avec beaucoup de monde que de devoir supporter une salle de 200 personnes vide avec seulement nous et le cercueil de notre fils.

Il nous fallu plusieurs jours pour le mentaliser et surtout l’exprimer. Comment ne pas être vexés, déçus, tristes, en colère et abasourdis par tant de manque d’empathie et de soutien de la part de personnes qui dissent vous aimer ?

Une fois exprimé nos sentiments face à tout cela, ce ne pouvait que conduire à la rupture.

Ce fut :

– « il n’a pas vécu, ce n’est pas vraiment en bébé en réalité »

– « oui mais ce bébé on le connait pas »

dixit la seule personne de la famille qui a vu les photos.

Ça été aussi :

– « Ce n’est pas grave c’est bon, tu ne vas quand même pas en faire toute une histoire, si ? »

– « Non, je ne sais pas le drame que vous traversez, je n’ai perdu QUE mon mari. Un deuil reste un deuil. »

Dixit une personne qui a perdu son conjoint il y a 34 ans. Elle a perdu un mari, un de nous a perdu un père et maintenant un fils.

Comme si c’était un concours à celui qui avait le plus souffert créant une sorte de hiérarchie pourrie de la douleur. Ces personnes ont comparé des choses qui n’étaient pas absolument pas comparables. Et quand bien même, depuis quand on s’arroge le droit de juger la douleur de gens ? Il n’y a que les gens pourris humainement qui font ça.

[Ironie] Et alors quoi, depuis le temps, elle n’est pas passée à autre chose elle ? [Ironie]

Il a été plus salutaire pour nous deux de rompre les liens définitivement. Cela nous rend plus légers finalement car on a plus à s’inquiéter de la dernière méchanceté qui va nous tomber dessus. Mais il faut aussi vivre avec.

On peut prendre de la distance et ne plus rentrer dans l’affect d’une relation pour qu’elle se passe au mieux. C’est superficiel certes mais un lien. Mais ils nous ont fait du beaucoup de mal et surtout manqué de respect à notre fils ainsi qu’à nous.

Vous savez, quand nous avons des proches toxiques, nous restons souvent enfermés dans une boucle. Nous leur passons tout et nous courbons le dos en nous disant que c’est leur façon de nous aimer mais tout espérant qu’ils vont changer. Parfois, nous avons vraiment l’impression que c’est le cas.

Tant que cela ne concerne que votre personne, vous prenez sur vous et vous encaissez. Mais les gens méchants, manipulateurs et égocentrés qui sont adeptes du chantage affectif ne changent pas. Ils trouvent juste de nouvelles manières de vous en faire baver et de vous faire du mal.

Une relation toxique est destructrice car l’autre le fait exprès. Ce n’est pas juste que la personne toxique n’en a pas conscience, elle sait très bien ce qu’elle fait au contraire et cela lui procure du plaisir de vous voir souffrir. Cela lui permet d’écraser l’autre, de le rabaisser et se sentir meilleur voir vous lui servez de faire valoir.

Une fois que vous avez pris conscience de tout cela, que c’est plaisir malsain pour cette personne, vous savez que vous devez fuir au plus vite. Car même si cela vous coûte, vous en serez plus légers ensuite.

C’est ainsi que la destruction des couples mais aussi la réaction des proches est un vrai problème lorsqu’on vit un deuil périnatal. C’est double peine car nous avons déjà perdu notre enfant mais on doit souvent composer avec un entourage compliqué et on a en pas forcément l’énergie de voir faire aussi de deuil d’une relation. De quoi sombrer.

La vie en société est aussi très compliquée. Que ce soit au travail, dans les commerces, dans les transports, dans les hôpitaux ; on doit se réadapter à tout et avoir le courage de ne pas craquer quand des questions parfois fois « innocentes » tombent comme « est-ce que vous avez des enfants » ?

Évidemment, impossible de répondre à cette question sans évoquer notre drame ou alors mentir. Mais dans ce cas, c’est nier notre enfant. Nous répondons la première fois non par réflexe ou pour se protéger ; puis on s’en veut énormément alors on trouve des excuses.

Nous trouvons aussi des excuses pour échapper au trop lourd ou les détails qui font mal. Mais le pire je crois, c’est de travailler dans un univers de femmes. Elles passent en effet beaucoup de leur temps à parler de leurs enfants ou même se raconter leurs expériences d’accouchements – je vous jure véridique.

C’est bien normal me direz vous. Elles sont fières et heureuses de partager les joies de leurs vies de famille. Quand ce n’est pas tapisser leur mur de bureau avec des dizaines de photos de leurs enfants version « hall of fame » – je vous jure histoire vraie aussi. Quand vous êtes dans le même bureau de 2 avec cette personne c’est dramatique car vous ne pouvez évidemment pas lui dire de les enlever sans mener au conflit.

Les hommes ne sont pas en reste. Ils partagent beaucoup plus qu’avant sur leurs enfants et c’est tout aussi insupportable pour nous. Ils mettent les exploits de leurs fils au foot, ils parlent de leur sortie en famille du week-end, ils les emmènent même parfois au travail.

Parfois, nous les voyons négliger ou maltraiter leurs enfants. Là on a envie de les secouer très fort voir de leur coller une en lui disant « mais put… prends soin de ton enfant, tu imagines même pas quel trésor tu as la chance d’avoir !!! ».

Mais évidemment, vous avez pas de droit de dire ça car vous, vous n’avez pas d’enfants n’est ce pas ?

Même si on peut habilement diriger le sujet sur autre chose, c’est compliqué d’exiger que personne ne parle pas de ses enfants au travail ou ailleurs. Et pourtant, on est au travail pas pour faire papotages salon de thé. Donc à part si vous ne travaillez qu’avec des célibataires, votre vie professionnelle peut devenir encore plus calvaire qu’avant.

C’est un puits sans fond dans lequel vous vous noyez parce que soit vous supportez en silence et au moment où vous craquez, on vous pense petite nature qui est en dépression. Soit vous parlez de votre drame et on va vous reprocher de ne pas oublier et de ne pas passer à autre chose, que ce n’est pas de leur faute si vous avez perdu votre enfant et qu’ils/elles ont le droit de parler des leurs.

Dans les transports, vous croisez tout le temps des femmes enceintes, des enfants de tous les âges. Mais vous ne pouvez pas leur interdire les transports, rien de réaliste là dedans. Alors on fait quoi ? Nous subissons, en silence encore. Nous montons dans le bus en prenant une grande inspiration, nous changeons subtilement de place pour pas être trop près, nous faisons des exercices de respiration pour essayer de pas pleurer. Et si le moment de craquer arrive, vous pleurez mais pas trop fort – on est dans un espace public quand même [Ironie] – sous les regards soit réprobateurs, soit interrogatifs, curieux soit même parfois amusés des autres passagers.

Je ne vous parle même pas quand vous devez aller à la maternité pour des examens et que vous avez 50 femmes enceintes au mètre carré. C’est un véritable enfer !

J’ai trouvé sur un des groupes de soutien cette illustration du quotidien d’une mamange (qui peut aussi se décliner avec les papanges) qui traduit très bien ce que nous ressentons au quotidien.

C’est pour cela que des journées comme celle de dimanche sont importantes pour sensibiliser les gens sur tout cela et faciliter un peu la vie des paranges.

Trouver du réconfort

Chaque parcours de deuil périnatal est unique et différent. Il faut suivre ses émotions, à notre rythme et ne rien forcer. Écoutez votre cœur. Si vous vous sentez capables ou que cela vous fait plaisir ou vous procure du réconfort, faites le. Sinon, abstenez vous ou faites ce qui vous coûte le moins en prenant soin de vous.

Dans ce cauchemar quotidien de l’absence, il faut pouvoir trouver un certain équilibre pour contrebalancer toutes ces émotions négatives. On trouve alors du réconfort pour faire pour faire vivre son enfant de milles et une façons et trouver du sens et ressentir à nouveau des émotions plus positives quand on peut.

Vous trouverez dans mon premier article sur le deuil périnatal une série de « conseils » si on peut dire pour essayer de trouver du réconfort au moment de l’évènement mais aussi dans l’après. Je vous remets la partie qui a beaucoup aidé dans les après.

Nous pouvons garder une trace physique de tout ce qui fait sens pour nous car c’est très important de pouvoir se raccrocher à ses signes positifs. Ce peut être les messages de soutien de vos amis, les plumes que nous trouvons sur notre chemin, les cadeaux offerts par nos amis pour nous témoigner leur affection, bref tout ce qui nous fait du bien, dont nous sentons que cela va nous procurer un peu d’apaisement ou de réconfort.

Nous pouvons aussi fabriquer un cairn avec des autant de pierres que de mois de grossesse, planter un arbre, mettre une statuette Jizô, un symbole religieux ou un galet près des cendres.

Il existe mille et un gestes qui peuvent apporter du réconfort. Faisons comme nous ressentons et comme nous pouvons. C’est vous aussi qui le sentirez au fur à mesure des jours.

De l’art pour soigner son cœur

Il y a différentes façons d’exprimer ses émotions. L’art en général peut en être une saine expression.

Une fois n’est pas coutume, je voudrais promouvoir une créatrice, mamange elle-même, qui réalise de superbes créations sur le thème du deuil périnatal. Si vous avez vécu ce deuil ou que vous souhaitez faire un beau cadeau à un proche qui l’a vécu, vous pouvez aller sur son site internet. Elle peut aussi, je pense, répondre à un projet personnalisé.

https://creanso.wixsite.com/website/deuilperinatal

et son site professionnel Facebook https://www.facebook.com/CreAnSo26/

Et l’espoir dans tout ça ?

Nous attendons encore que notre petit bébé arc en ciel nous fasse le bonheur d’entrer dans notre vie.

C’est un espoir immense que nous gardons dans notre cœur. Notre fils nous a envoyé des signes en ce sens et nous savons que de là haut, il veille sur ses frères et sœurs à venir.

Les enfants sont un bien si précieux pour nous et pour le monde. Aimons les très fort et soutenons pour avoir la meilleure vie possible.

J’envoie de très belles pensées d’amour, de consolation et de réconfort à tous les autres parents qui comme nous vivent ce deuil. Je vous envoie plein de courage et je prie avec vous pour des jours meilleurs.

À notre fils, mon petit amour

À tous nos petits anges tant aimés

Je vous partage pour terminer des images et dessins concernant le deuil périnatal et cette journée en particulier.

De nombreuses personnes ont créée des images et dessins sur ce thème. Je suis désolée je n’ai malheureusement pas tous les auteurs mais si vous en reconnaissez une faite par vous, écrivez moi sur myoriginalnature[Arobase}mailoo.org pour que je vous crédite. Merci

Mélanie – My Original Nature

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