J’inaugure mon premier article de la section PoubelleLaVie ou comment se rendre la vie plus belle en arrêtant de jeter et faire un geste vital pour la planète.
En réalité, je prépare cet article depuis des années.
Dans un premier temps, je voulais partager une astuce, semblant pratique et économique, sur la façon dont je fabriquais de petites éponges cosmétiques.
Ces petites éponges très fines servent à la toilette du visage que j’utilisais à l’époque à la place d’un gant de toilette. Elles coûtent les yeux de la tête, vendues par lot de deux entre 2 et 5 euros pour quelques grammes. Elles sont de surcroît tellement fines qu’elles s’usent très rapidement et se déchirent. Il y a une dizaine d’années, elles étaient un peu plus épaisses et tenaient un peu mieux. Mais la rentabilité et la recherche de profits aidant, c’est devenu une grosse arnaque.
J’allais donc créer un tutoriel de fabrication d’éponges cosmétiques à partir d’éponges ménagères, les mêmes que nous utilisons dans nos maisons.
Puis, en faisant les recherches pour le rédiger, j’ai carrément changé d’avis !!
Mon article s’est donc transformé pour inciter très fortement comme je le fais maintenant à ne plus utiliser d’éponges qu’elles soient cosmétiques ou ménagères.
Pour débuter, petite présentation de mesdames les éponges car elles sont de plusieurs sortes :
– Les éponges naturelles d’origine animale comme les éponges de mer
– Les éponges naturelle d’origine végétale à base de luffa ou de konjac
– Les éponges synthétique végétale issues de la transformation d’un polymère naturel comme la cellulose, le coton ou la purée de pois
– Les éponges synthétique issues de dérivés du pétrole comme le polyuréthane.
Les éponges animale – les éponges de mer
Les éponges ou spongiaires (Porifera) ont un corps considéré comme une masse non vivante comprise entre deux couches de cellules: le pinacoderme qui se situe à l’extérieur et le choanoderme à l’intérieur. Les spongiaires sont – à ce qu’il paraît – dépourvues de système nerveux.
Les termes éponge et spongiaires proviennent tous les deux du latin spongia, signifiant éponge. Porifera vient du latin « porus », signifiant petit trou, ou pore et le verbe « ferre » qui signifie porter.
Dans l’histoire de la biologie, elles ont longtemps été considérées comme un végétal mais ce sont en réalités des animaux. La répartition géographique des éponges est très importante et elles ont colonisé les eaux marines, douces et saumâtres, de profondeurs faibles jusqu’à plus très profond à plus de 5 km sous tous les climats. Elles ont une importante action importante dans la filtration de l’eau.
Source : http://fr.wikipedia.org/wiki/Éponges
Des éponges animales mais paraît-il « non vivantes » car dépourvues de système nerveux. Pourtant elles vivent, se développent, se reproduisent, filtrent l’eau : elles font partie de notre écosystème du vivant et à ce titre, il convient de les préserver et de les protéger.
Impensable donc de les utiliser pour le petit confort personnel de mon visage en massacrant un animal essentiel aux écosystèmes marins. Sans compter que les éponges de mer qui sont censées être « plus naturelles » sont traitées à l’identique des autres avec des solutions chlorées ou suroxygénées afin de les blanchir et les de les rendre commercialisables.
Les éponges végétales
Elles peuvent être fabriquées à base de loofah ou de konjac.
Le loofa (ou loofah) est un genre de plante grimpante tropicale dont le fruit en forme de concombre ou de courgette. D’origine plutôt asiatique, il est cultivé depuis des décennies en Amérique du Sud et sa fibre sert à fabriquer des éponges exfoliantes pour le visage, le corps ou le ménage. Ces éponges sont 100 % biodégradables mais elles ne sont pas fabriquées en France et en acheter n’est donc pas très écologique.
Il est possible de faire pousser du loofa dans son jardin… encore faut-il un petit carré de terre ce qui est difficilement concevable selon son mode d’habitation.
Le konjac quant à lui est une fibre végétale de la plante konjac. C’est une plante vivace issue d’une rhizome originaire d’Asie du Sud Est. Elle permet aussi de fabriquer des éponges douces et légèrement exfoliantes qui sont, parait-il, des miracles pour la peau.
Mais – parce qu’il y un mais – la quasi totalité du konjac provient du Japon et les méthodes de cultures sont peu connues. Entre le flou sur les méthodes de production, le transport et la radioactivité ambiante, intérêt 0.
Puis, l’industrie chimique aidant, nous avons créé des éponges synthétiques.
L’éponge synthétique végétale
L’éponge végétale est fabriquée à base de viscose depuis les années 1930 ou souvent à base de cellulose c’est à dire de pulpe de bois voir de coton.
Elle a un pouvoir absorbant 3 fois inférieur à celui d’une éponge animale et reste moins chère et plus résistante que cette dernière. Elles représentent environ 85 % des éponges synthétiques vendues en France.
Elles sont issues d’une réaction chimique entre du benzoate polymérique et un aluminium fin ce qui produit de fins trous. On y ajoute des colorants et des solutions désinfectantes à base notamment de triclosan qui est un désinfectant nocif pour la santé. Sa production demande beaucoup d’énergie et n’est donc pas écologique d’autant qu’il n’y a aucun recyclage possible en l’état.
Quand on sait que la durée de vie moyenne d’une éponge est entre 2 et 4 mois; ce sont au bas mot 74 millions d’éponges végétales qui sont utilisées chaque année en France.
C’est donc une importante source de pollution donc intérêt 0 également.
Les éponges synthétiques
Les éponges synthétiques sont les pires produits qui soient car elles sont issues l’industrie pétrochimique, ce qui les rend non biodégradables.
Elles sont très peu chères et sont très résistantes même si elles ont un pouvoir absorbant bien inférieur aux autres types d’éponges naturelles ou non. Comme ses consœurs, elles sont traitées avec des solutions désinfectantes nocives pour la santé. Elles sont énergivores à la production et non recyclables.
Encore une fois intérêt et respect de la planète 0.
Conclusion : difficile de trouver des éponges vraiment écologiques ou surtout non traitées. Les éponges ne sont donc pas un produit éco-responsable en l’état. Et pourtant, difficile de s’en passer et semblent bien pratiques pour la vaisselle et le ménage.
Choisir entre la peste et le choléra ? Non merci ! Je choisi une autre voie alternative : l’éponge Tawashi
L’idée, venue du japon, est de fabriquer des éponges ou une sorte de lavette en recyclant de vieux tee-shirts, chaussettes ou collants.
A l’époque, où on utilisait le palmier à chanvre pour tresser les éponges. Les avantages sont nombreux :
1. On ne jette plus ses vieux vêtements usés ou déchirés en leur offrant une seconde vie très longue
2. On fait des économies car on arrête d’acheter des éponges
3. On épargne la planète et aussi notre santé.
Beaucoup de tutoriels – notamment vidéos sont disponibles – sur internet, je vous mets le mien en photos réalisé avec de vieilles chaussettes et quelques conseils de réalisation.
Matériel :
– 2 chaussettes usagées
– De grands ciseaux robustes
– Un cadre carré avec des clous : j’ai fabriqué le mien sur 15 cm par 15 cm avec des clous plantés tous les 1,5 cm en forme de carré.
Comme j’avais un gros tas de veilles chaussettes, cela est plus pratique d’avoir un carré tout prêt car vous n’avez pas à le refaire à chaque fois. Toutefois, j’ai aussi vu une astuce de le faire avec des épingles à linge posées sur une boîte plastique.
Temps de réalisation : quand vous aurez bien pris la main sur la technique, 20 à 30 minutes par éponge sera nécessaire.
Étape 1 : Bien choisir son matériel de base.
Je préfère utiliser les chaussettes que les tee shirts car elles sont plus élastiques et se déforment moins à l’utilisation.
Éviter les chaussettes en laine ou avec des motifs surbrodés car comme vous allez devoir détailler la chaussette, vous aurez au mieux des fils partout soit des morceaux pelucheux qui vont se détacher lorsque vous utiliserez l’éponge. Vous pouvez aussi les utiliser mais je réserve les éponges terminées plutôt au ménage qu’à la vaisselle.
J’ai essayé avec des collants mais cela est bien plus compliqué car le collant peut filer facilement. Du coup quand vous allez le détailler, vous risquez d’avoir quelques soucis. Dans ce cas, optez pour des bas à résilles, même si le résultat n’est pas si efficient.
Étape 2 : La découpe
Découper une des chaussette dans le sens de la largeur en petites bandes d’environ 2 cm.
Ce n’est pas une science exacte mais tentez d’être régulier. Si votre chaussette à des motifs en lignes horizontales, c’est encore mieux car vous pouvez vous en servir pour faire des bandes égales.
Ne pas découper pas la partie supérieure avec l’élastique, laisser aussi le talon et le bout du pied. J’ai essayé de faire des éponges avec l’élastique du haut de la chaussette mais cela s’est avéré trop compliqué et le résultat non pertinent.
Dans mon cas, j’ai besoin de 18 bandes ( soit 2 fois 9) pour faire une éponge. Mais cela dépend à la fois de la grandeur du cadre que vous avez choisi et de la grandeur de la chaussette. Je découpe les chaussettes jusqu’au bout et avec les restes de bandes non utilisées, je mixe les couleurs. Cela donne un peu de fun 🙂
Étape 3 : La détente
Une fois toutes bandes détaillées, prendre une dans les mains et détendre en les allongeant une par une. Elles vont se rouler en boule sur les côtés comme ci-dessous.
Étape 4 : Le tissage
Installer 9 des premières bandes dans un des sens comme ci-dessous. Passer dans un clou puis dans le clou opposé. Peu importe lequel vu que le cadre est un carré.
Prendre ensuite une autre bande et installer sur un des clous les plus extérieurs dans le sens contraire des bandes déjà placées.
Faites ensuite passer en alternance les nouvelles bandes dans celles déjà en place en dessus-dessous : une fois dessus et la bande après dessous, puis dessus, puis dessous, jusqu’à arriver à la fin des bandes déjà placées et faire passer dans le clou.
Prendre la seconde bande et faites de même. Toutefois, si vous avez commencé la première bande dessous, commencer la 2nde dessus et vous commencerez la 3eme dessous (comme la première). Toutes les bandes impaires (1-3-5-7-9) commenceront donc dessous et toutes les bandes paires (2-4-6-8) commenceront dessus.
Cela peut être le contraire mais l’idée c’est que si vous commencez à faire passer la première bandes dessus, la 2nde sera dessous et la 3eme dessus et ainsi de suite.
Étape 6 : Le nouage – sans nœuds
C’est l’étape la plus délicate. Décrocher sur un des angles – peut importe lequel – deux des boucles prises dans les clous : une sur un des cotés et une de l’autre.
Faire passer la boucle à droite à travers celle de gauche sans nœud. Procéder ainsi de suite pour toutes les boucles tout autour du cadre jusqu’à la fin de toutes les boucles.
Attention : pour les deux premières boucles, il faudra faire passer une seconde fois pour bien faire tenir les deux ensemble.
Attention : Ne jamais tirer !
On a tendance, quand on fait passer les boucles les unes dans les autres, à tirer car honnêtement, cela ne ressemble à rien avant que l’on est fini l’ensemble du tissage.
Au contraire, il faut tirer le moins possible. Surtout au dernier côté du carré car les bouts de chaussettes dans les clous vont avoir tendance à se décrocher et vous faire perdre le fil.
Je n’ai trouvé ce conseil dans aucun des tutoriels qui passent très vite sur cette étape et cela m’aurait bien servi lors de mes premiers essais qui n’ont pas été très concluants.
Étape 7 : Finition
Une fois toutes les boucles liées entre elles y compris les deux dernières; reprendre les deux dernières boucles et faire un nœud avec les deux boucles ce qui permet de sécuriser votre tissage.
Et voilà des éponges prêtes et toutes belles !!
Vous avez offert une seconde vie à des chaussettes que vous auriez jeté – des déchets en moins donc et cerise sur le gâteau, vous n’achèterez plus jamais d’éponges de votre vie !
Elle est pas PoubelleLaVie 😀
My Original Nature