Ce samedi 15 octobre est la journée internationale du deuil périnatal et c’est pour moi l’occasion de témoigner à propos de ce sujet particulièrement méconnu et tabou.
Le deuil périnatal correspond à la mort d’un enfant soit au cours de la grossesse, au moment de la naissance ou dans ses premiers jours ou mois de vie.
Il a été difficile pour moi de faire cet article étant confrontée avec mon conjoint à ce deuil. Lorsque vous perdez un enfant, une partie de votre cœur et de votre âme part avec lui. C’est une douleur si grande qu’elle en devient physique parfois. Mais cet article est aussi une manière de lui rendre hommage et de se souvenir.
Comme j’ai lu sur le site d’une association, aucun pied n’est trop petit pour ne pas laisser une empreinte dans ce monde. Je laisse donc ici le souvenir des petits pieds de notre fils bien aimé.
Je laisse aussi les très nombreuses plumes blanches trouvées au pied des cendres à notre retour après les obsèques. Notre petit s’était bien envolé vers les cieux et les étoiles.
Chaque année, les associations proposent des évènements à travers le monde pour rendre hommage à tous ces petits anges et sensibiliser le public mais aussi le personnel médical pour une meilleure connaissance et reconnaissance de cette réalité.
Il existe aussi un ruban officiel du deuil périnatal : bleu et rose, symbole de nos petits et petites parti(e)s) trop tôt.
Le deuil périnatal est plus fréquent qu’on imagine. Environ 7000 familles par an en France vivent ce deuil si complexe, si difficile à faire comprendre tellement il est impensable.
Il va à l’encontre de l’ordre naturel des choses, de l’élan de la Vie. C’est le deuil d’un avenir, d’une promesse d’un futur de joie, de bonheur, d’une vision imaginaire et qu’on a attendu pendant des mois, parfois des années. Ce n’est pas un choix et aucun parent n’y est préparé. On le subit et on doit y faire face, quoi qu’on veuille.
Il n’y a d’ailleurs pas de mots dans le langage pour nous désigner, nous, parents d’un enfant mort né. Raison pour laquelle il a été proposé le mot de parange contraction de parent et d’ange avec les déclinaisons de mamange et papange.
Ce deuil a toujours existé mais pas toujours vu sous le même prisme. Dans les temps anciens, les bébés morts nés étaient plus nombreux et synonyme de frayeur car on pensait qu’ils reviendraient hanter les vivants. Morts sans baptême, sans la grâce de Dieu et la rédemption qui va avec, ces âmes étaient dîtes damnées par l’Église. Les sages femmes avaient le devoir impérieux « d’ondoyer » ou de donner le petit baptême au bébé pour lui permettre d’accéder au Paradis. Il existait d’ailleurs des sanctuaires à répit, dédiés à la Vierge Marie, permettant de « redonner vie » temporairement à un bébé décédé le temps de le baptiser.
D’autres traditions se veulent plus positives. Dans la tradition tibétaine par exemple, ces bébés seraient de veilles âmes qui sont parties avant d’avoir tout à fait terminé leur incarnation. Elles auraient besoin d’expérimenter la présence dans la chair et cette expérience leur permet alors de recommencer un nouveau cycle.
Certaines autres croyances pensent que ces âmes ont besoin d’expérimenter l’amour le plus pur, puissant et inconditionnel. C’est pourquoi ils choisissent les meilleurs parents possibles, les plus aimants, les plus courageux, la force de leur amour étant si colossale qu’ils font le sacrifice du bonheur pour lui permettre d’expérimenter le plus grand amour possible.
De nos jours, dans un contexte de difficile natalité notamment pour des raisons environnementales, ce deuil se vit en silence et les parents peuvent se sentir affreusement seuls, même avec la bienveillance des proches.
Il est compliqué d’évoquer notre enfant avec les proches. D’abord parce que cela fait mal de parler de cette perte si indicible. Nous sommes bloqués dans un entre deux, entre la douleur si vive et insupportable d’en parler et la souffrance tout aussi horrible que le monde l’oublie.
Par ailleurs, les bébés sont si purs, si mignons, pleins de vie. Nous n’avons pas envie de les imaginer morts, c’est viscéralement contre nature. L’oubli est alors comme une seconde mort pour nous. Il faut pouvoir l’intégrer dans une réalité qui n’existe plus. Nous avons besoin de faire vivre un être qui est là sans avoir été jamais là et sans y être au présent.
Cette existence sans réalité physique peut créer un malaise qui peut faire peur aux proches. Ils préfèrent agir comme si de rien n’était, en nous intimant comme un ordre d’aller de l’avant. C’est nier notre douleur, ajouter à notre souffrance mais ils ont surtout peur d’y être confrontés aussi et de ne pas le supporter.
Des phrases mal venues et d’une grande violence sont pléthores comme : « Vous en aurez d’autres » ; « J’ai fait une fausse couche, je sais ce que c’est » ; « Vaut mieux que ça arrive maintenant que plus tard » ; « Tu vas t’en remettre, tu verras ».
Non, nous ne sommes pas certains que nous pourrons en avoir d’autres.
Non ce n’est pas une fausse couche, nous avons vécu ensemble 12 heures d’accouchement d’un enfant qui ne vivra pas, cela n’a rien à voir.
Non, la douleur est la même si ce n’est pire car nous n’avons pas eu la chance de voir respirer et grandir notre enfant, partager des choses avec nous et être heureux.
Non, nous ne remettons jamais de la perte d’un enfant, on vit avec c’est tout.
Dans ces cas, la citation « l’enfer c’est les autres » de Jean Paul Sartre prend tout son sens.
A cela s’ajoute parfois la culpabilité et/ou la honte de ne pas avoir pu mener une grossesse à terme et/ou de ne pas avoir su garder son enfant en vie. Une femme est censée savoir faire des enfants pas les perdre, un parent doit protéger son enfant des dangers, etc… Cette pression sociale normative qui est bien souvent intégrée dans nos subconscients est plus ardue à combattre.
La douleur est parfois tellement forte que nous pouvons la ressentir physiquement. Par moment, j’avais l’impression qu’on m’arrachait le cœur et les tripes de l’intérieur ; comme si un vortex m’aspirait par l’extérieur et laissait un grand trou dans ma poitrine, un vide immense et douloureux, qui m’empêchait de respirer. Dans ces moments, nous avons l’impression que nous ne pourrons jamais supporter le chagrin.
C’est d’autant plus difficile à accepter que bien souvent aucune raison médicale ne vient expliquer ce qui s’est passé. Malgré les progrès de la médecine, il y a des choses où elle reste impuissante. On se voit alors nous répondre « C’est la faute à pas de chance » et c’est insupportable.
Nous n’avons pas d’enfant dans nos bras et nous ne savons pas pourquoi. Nous nous demandons ce que nous avons bien pu faire mal, ce que nous avons bien pu faire pour mériter de vivre un cauchemar pareil. Nous sommes en colère, déçus, désespérés, perdus mais surtout immensément tristes. C’est une période abominable car il faut accepter que rien n’est notre faute mais que nous n’en aurons pas d’enfant pour autant. Nous savons qu’il y a une raison à toutes choses mais celle-là, elle ne s’avale pas comme ça.
Chaque parcours de deuil périnatal est unique et nous devons faire comme nous le ressentons, à notre rythme. Nous pouvons ressentir vouloir être dans l’action, nous confier ou au contraire nous taire. Ce qui est sur c’est qu’il faut prendre du temps pour nous, faire ce qui nous coûte le moins.
Classiquement, ce deuil va suivre les mêmes phases que le deuil classique illustré par la psychiatre helvético-américaine Elisabeth Kübler-Ross dans les années 60 : le choc, le déni, la colère, la négociation, la dépression, la douleur puis l’acceptation – pas forcément dans cet ordre d’ailleurs.
Toutefois, voici ce qu’il me semble important à dire de mon expérience pour essayer de survivre à ce terrible choc.
1. On ne guérit jamais de la perte d’un enfant.
Cette cicatrice restera en nous et nous changera à jamais. Nous pouvons juste apprendre à vivre avec.
2. Se soutenir mutuellement entre conjoints est primordial.
Ce deuil est atrocement douloureux. Normalement, il soude les époux mais il peut aussi parfois séparer plus que rapprocher.
Il y a un décalage dans la manière où la femme et l’homme vivent cette perte, tout comme le même décalage existe lors de la grossesse.
C’est pour cette raison que le soutien entre époux est fondamental. Il va de soi dans la plupart des couples mais si ce dernier était fragilisé, ce deuil peut accentuer les fragilités.
Nous avançons comme nous pouvons mais il est important de communiquer. Cela peut être par des mots mais aussi des gestes affectueux, une étreinte, un baiser, se tenir la main, une présence même en silence. Quand l’un va flancher, il est important que l’autre soit présent et puisse à ce moment donner le courage que l’autre n’a plus.
Les émotions vont être en montagnes russes et s’appuyer sur son conjoint permet de passer la phase critique des mois qui suivent la perte. Le plus dur est souvent le retour à la maison. À l’hôpital, les soignants nous entourent, des psychologues et assistantes sociales nous accompagnent. Mais une fois seuls à la maison en couple, cette entraide entre conjoints est plus que cruciale.
N’hésitons pas à passer le plus de temps possible en couple, sans autre intrusion. Soyons là l’un pour l’autre. Notre couple n’en ressortira que plus fort car cela va renforcer nos liens.
3. Demander à voir son enfant.
Après l’accouchement, cela nous semblera peut-être insurmontable ou insupportable. Mais voir notre enfant et/ou le prendre dans nos bras lui parler, le bercer voir l’habiller selon le cas, va nous permettre d’ancrer notre enfant dans la réalité et qu’il ne reste pas juste un imaginaire rêvé.
Je chéris chaque moment que j’ai passé avec mon fils et où j’ai pu le tenir dans mes bras, jusqu’au moment de la mise en bière. Je me souviens des sensations, des paroles, des gestes, des baisers et câlins que nous lui avons prodigués. Cela me fait pleurer mais aussi me réconforte de savoir que j’ai pu partager ces brefs moments avec lui et son papa. Prendre le temps de se construire ces souvenirs est important car nous pourrons nous y accrocher pour nous aider dans le processus de deuil.
Nous avons eu la chance que des bénévoles tricotent des nids d’ange dont elles ont fait don à la maternité. Nous n’avions pas encore vraiment de vêtements et ce petit nid nous a permis d’emmailloter notre enfant de la plus magnifique des façons.
4. Être patients
Il faut que nous apprenions à être patients et doux avec nous-mêmes et notre conjoint. Se donner le temps de vivre notre chagrin s’avère important.
Le temps du deuil et le temps réel sont différents. Nous sommes plongés très vite dans la réalité alors qu’on en est déconnectés. Il y a un vrai décalage alors que le drame qu’on a vécu fige tout et nous a changé.
Disons aux gens de ne pas vous en vouloir si nous sommes tristes, si nous pleurons, si nous allons moins vite, si nous parlons peu, si nous refusons des sorties. Nous ne faisons pas la tête. Nous réapprenons à vivre avec la douleur, la perte et ce vide immense laissé par notre enfant. Cela demande du temps et l’attention des proches, présents, mais pas insistants en nous disant ce que nous devons faire.
Si vous êtes proches de personnes qui ont vécu ce drame, essayez d’être attentionné et ne nous jugez pas. Côtoyer des femmes enceintes, des enfants est parfois plus que douloureux, voire insurmontable tout comme les fêtes d’anniversaire, la fête des mères/pères. Soyez compatissants, aimants, ne jugez pas nos refus ou nos faiblesses.
5. Se faire accompagner.
Nous avons eu la grande chance d’être accompagnés de manière exemplaire à la maternité mais ce n’est malheureusement pas le cas dans tous les hôpitaux français, par manque de formation souvent. C’est pour cette raison que cette sensibilisation est importante. Chaque mot, chaque geste, chaque attention compte.
Même avec cet accompagnement exceptionnel, du moment du diagnostic aux urgences, à celui de l’accouchement et les heures, jours qui suivent; je me souviens que nous nous sommes sentis perdus, ne sachant quelle décision, action, attitude il fallait prendre ou non.
Alors une fois à la maison c’est le vide. Le vide de nos bras, le vide dans notre maison et notre cœur. N’hésitons pas à nous faire accompagner si nous en ressentons le besoin et ne restons pas seuls.
Nous pouvons aussi consulter des psychologues à l’hôpital spécialisés dans cette prise en charge, ou une assistante sociale qui pourra nous aider pour nos difficultés administratives ou financières.
Pour nous aider, nous avons aussi utilisé le remède secours avec des fleurs de Bach. Nous avons pris la version 30 ml en spray très pratique car nous pouvons l’avoir tout le temps à porter de main. Sans accoutumance, nous l’avons pris à chaque fois que l’émotion était trop forte et cela aide grandement.
De plus, de nombreuses associations, souvent fondées par des parents endeuillés, aident les parents et leurs proches dans ce difficile deuil. Certaines sont nationales avec des antennes sur le territoire, d’autres sont régionales. Elles organisent des événements, des groupes d’entraide et de parole, ont même parfois une bibliothèque à disposition.
https://www.association-spama.com/deuil-perinatal/
https://deuil-perinatal-asso-maelys.org/
https://assochemindesetoiles.com/
https://www.nospetitsangesauparadis.com/
https://www.bedonzen.com/deuil-perinatal/parents/
https://www.association-coccinelle.fr/ressourcesdeuilp%C3%A9rinatal
http://lesailesdezelie.over-blog.com/
https://www.apprivoiserlabsence.com/
https://www.rpai-perinat.org/deuil-perinatal-equipes-medicales/
http://www.locomotive.asso.fr/index.php/actions/soutien-aux-familles-aux-parents/l-aurore
https://petite-emilie.assoconnect.com/page/1471220-homepage
6. L’administratif
Gérer toute la partie administrative pendant cette période va nous sembler insupportable mais surtout complètement incongru et dénué de sens.
Je n’ai qu’un conseil, c’est de s’en occuper le plus vite possible pour vous en débarrasser. Vous pouvez faire appel à des proches ou une assistante sociale pour vous aider si vous le souhaitez.
Même s’il n’y a aucun délai pour déclarer un enfant mort-né, nous sommes allés à la mairie le lendemain de la sortie de l’hôpital pour déclarer notre fils. Avec l’acte d’état civil et le certificat d’accouchement, nous pouvons nous occuper des démarches d’assurance maladie, CAF et pompes funèbres.
Si nous avons des commandes en attente – comme des meubles ou gros accessoires – annulons les au plus vite. En expliquant la situation, nos commandes ont été stoppées et nous avons été intégralement remboursés.
Si la chambre est déjà prête et tout en place, là, il n’y a pas de règle. Certains parents préfèrent laisser tout tel quel, d’autres garder mais ranger loin du regard. D’autres encore préfèrent tout donner à des associations ou même vendre. Faisons comme vous le sentons mais prenons le temps de la décision. Le temps ne presse plus et nous avons le temps avec notre conjoint de ressentir ce qui est le mieux pour nous.
Selon les circonstances et vos revenus, vous pouvez peut-être prétendre à :
– Un congé maternité/paternité après 22 semaines d’aménorrhée
– La prime de naissance – sous conditions de revenus
– L’ADE Allocation forfaitaire décès – non cumulable avec d’autres capitaux décès propres à l’enfant décédé. Attention pour les critères, il s’agit de 20 semaines de grossesse et non d’aménorrhée
Les primes notamment peuvent vous aider à faire face aux frais d’obsèques.
Notre enfant même né sans vie s’il est déclaré, peut compter pour le calcul de notre impôt de l’année de naissance et de notre retraite. Pensons à le signaler aux services de l’État pour en bénéficier.
N’hésitons pas à nous renseigner auprès de votre caisse d’assurance maladie, CAF, assureur, employeur, banque si vous nous avons des questions. N’hésitons pas à expliquer que nous venons de perdre notre enfant. Généralement les personnes en face vont être bienveillantes et enclines à nous faciliter les choses.
De plus, pendant cette période, avoir affaire aux pompes funèbres est très douloureux et parfois source d’inquiétude ou propice aux arnaques. Les obsèques d’un nouveau-né sont très particulières et certaines sociétés telles PFG ont une politique volontariste en la matière et consentent d’importantes réductions.
Sachons également que pour les cérémonies d’obsèques catholiques il n’est jamais demandé de casuel pour un nouveau né.
7. Les rituels pour nous aider au jour le jour
Chacun vit son deuil différemment, suit son chemin à son rythme, à sa manière.
La mise en place de certains rituels ou consolations peuvent nous aider à traverser ce drame et tenir le choc dans le temps. Faire vivre son enfant mort-né est très important pour le deuil. Il n’y a rien d’obligatoire mais j’ai regroupé ici certaines idées qui pourront peut-être aider les parents endeuillés et leur apporter un peu de réconfort comme certaines l’ont fait pour nous.
– Prendre des empreintes de pieds et/ou mains qui nous permettent de garder une trace physique de notre enfant. Les maternités le proposent souvent.
– Prendre une photo de notre enfant. Si la maternité ne nous le propose pas, faisons-le. Cela peut sembler morbide mais c’est encore une fois une manière de donner réalité à notre enfant et de se reconnecter aux souvenirs que nous aurons créé avec lui.
– Donner un prénom à notre enfant et le déclarer en mairie.
Donner un prénom est capital. Cet enfant entre ainsi dans notre famille avec son prénom unique et identifiable. Même s’il n’est plus là, il a sa place. Le prénom peut-être celui que vous aviez choisi ou selon ce qui vous vient sur l’instant d’un accord mutuel. L’important est que ce prénom soit unique et ne soit pas redonné à un autre enfant de la fratrie. Il restera pour toujours son prénom.
Par ailleurs, nous pouvons obtenir selon la situation un acte d’enfant né sans vie ou un acte de naissance et décès et faire inscrire notre petit(e) avec son prénom dans notre livret de famille. C’est une pierre de plus, légale cette fois, prouvant l’existence de notre enfant aux yeux de la société.
– Organiser des obsèques privées
Cela nous permet de l’accompagner jusqu’au bout avec une cérémonie.
Dans le cas des enfants morts-nés, les CHU peuvent prendre en charge les obsèques. La crémation est collective et faite à une date non communiquée aux parents, parfois des mois après le décès. Les parents ne sont prévenus qu’après.
Nous avons fait des obsèques privées et avons dû patienter 12 jours entre le décès et la crémation. Une éternité pendant laquelle le temps est suspendu. Ces jours sont atroces. Alors imaginez des mois, sans savoir la date, sans savoir où est votre enfant. Cela est insupportable.
Avoir une cérémonie civile ou religieuse, l’accompagner avec des textes (les nôtres ou ceux qui nous inspirent) de la musique ou des chants, pouvoir disperser les cendres dans un lieu de notre choix – si crémation – sont autant de moments très durs mais qui sont indispensables pour l’accompagner et lui dire au revoir. Cela permet aussi de pouvoir exprimer toute sa peine, pleurer, prier si on le souhaite, et évacuer un peu le choc de mort à la naissance, comme une première clôture de cet espoir déçu.
Chacun est différent et nous pouvons trouver trop dur de devoir pendre tout cela en charge mais, au final, nous sommes heureux d’avoir procédé ainsi et d’avoir eu une cérémonie pour lui dire au revoir et l’accompagner jusqu’au bout.
– Des objets dans le cercueil
Si petit soit-il, nous pouvons mettre des objets dans le cercueil de notre bébé qui s’envoleront avec lui dans l’Au-delà. Attention, tout n’est pas autorisé surtout en cas de crémation (notamment peluches qui peuvent dégager des fumées toxiques ou les objets en métal). Mais des textes, poèmes, photos, dessins, carrés doudou où vous aurez mis votre odeur par exemple sont autorisés.
– Une plaque commémorative
Si la crémation est collective ou si nous ne prenons pas de concession et optons pour une crémation privée et une dispersion au jardin des souvenirs, cela peut être un peu dur de ne pas avoir de témoignages autre que des cendres anonymes au milieu d’autres.
Certains crématoriums, sous l’impulsion de familles endeuillées, ont installé des stèles où l’on peut mettre une petite plaque. Un nom, un prénom, une date, un petit message sont autant de témoignages d’existence et cela donne à votre tout petit/petite une place auprès de tous les autres petits anges avec lui/elle dans ce lieu chargé d’émotions. Cela ne semble pas grand-chose, mais contribue pourtant à conférer une existence tangible à notre enfant parti trop tôt et cela apporte un peu de consolation et de réconfort.
– L’inclure dans notre arbre généalogique
Je suis passionnée de généalogie et j’avais préparé pendant ma grossesse, un arbre généalogique réduit avec 4/5 générations au-dessus de notre fils avec les photos. J’ai donc ajouté notre petit avec sa photo. C’est un arbre que je continuerai avec mon/mes prochains enfants je l’espère. Cela me permettra aussi de leur parler de leur frère.
– La thérapie par l’art
Tout est bon pour donner existence à notre enfant, le faire vivre dans la mémoire familiale et l’honorer.
Souvent le dessin, la peinture, la musique, la poterie et la construction d’une œuvre d’art est un exutoire. Elle nous permet de nous occuper l’esprit et de rendre hommage de la plus belle des façons à notre enfant.
Certaines personnes vont aussi ressentir le besoin de se faire tatouer (prénom, date, symbole ou autre). J’attire juste votre attention sur la toxicité de certaines ancres de tatouage. Faîtes bien attention.
Que ce soit nous qui le fabriquions ou des proches qui nous l’offrent, tout est bénéfique pour rendre cet hommage à votre enfant et garder son souvenir en vie et présent et honorer sa mémoire.
– Un bijou commémoratif
Que ce soit un bijou acheté ou que nous fabriquons, nous pouvons porter un bijou sur nous qui célèbre notre enfant. Le choix est large entre des bagues, bracelets, médailles, il y a beaucoup de possibilités.
Ce peut être une médaille avec le prénom et la date de naissance et un message, ou une bague avec juste le prénom. Certains sites proposent de graver votre médaille avec l’empreinte des pieds ou une échographie. N’hésitons pas à aller expliquer notre projet si nous ne pouvons le réaliser seul. Certains professionnels sont assez à l’écoute.
Ce peut être aussi une médaille avec un ange, ou un bracelet / bague avec des ailes d’anges.
Tout ce qui fera sens pour nous est bon à prendre pour toujours nous souvenir et honorer notre petit ou petite.
– Envoyer des faire part
Comme pour une naissance classique, envoyer des faire-part peut aussi contribuer à donner une existence à notre enfant. Dire que même s’il n’est plus là, il a existé.
« Verba volant, scripta manent » qui traduit du latin dit « les paroles s’envolent, les écrits restent ».
Nos enfants ont laissé une trace dans chacun de nos cœurs et ces faire-part seront un témoignage par écrit de la trace de leurs existences et de notre amour pour eux.
– Des lectures
De nombreux ouvrages abordent la problématique du deuil prénatal à destination des parents mais aussi des proches. Vous trouverez ci-dessous les liens vers des bibliographies de certains sites d’associations, voir les mettent à disposition pour certaines.
http://www.nostoutpetits.fr/nos-activites/centre-de-ressources/bibliographie/
https://assochemindesetoiles.com/index.php/2022/03/04/bibliotheque/
https://www.mam.qc.ca/boite-a-outils/deuil-perinatal/
– Tout ce qui fait sens pour nous
Nous pouvons garder trace physique de tout ce qui fait sens pour nous : les messages de soutien de nos amis, les plumes que nous trouvons sur notre chemin, les cadeaux offerts par nos amis pour nous témoigner leur affection, bref tout ce qui nous fait du bien, dont nous sentons que cela va nous procurer un peu d’apaisement ou de réconfort.
Personnellement, cela m’aide énormément d’aller chaque semaine au jardin des souvenirs. Nous prenons soin des fleurs et de l’arbre au pied duquel nous l’avons placé, nous parlons à notre enfant. Nous lui disons qu’il nous manque énormément, que nous l’aimons plus que tout et que nous toujours avec lui et lui avec nous. Que ce n’est pas un adieu et qu’un jour, nous nous retrouverons.
Nous pouvons aussi fabriquer un cairn avec autant de pierres que de mois de grossesse, planter un arbre, mettre une statuette Jizô, un symbole religieux ou un galet près des cendres.
Il existe mille et un gestes qui peuvent apporter du réconfort. Faisons comme nous ressentons et comme nous pouvons.
Et l’espoir dans tout ça ?
J’aime croire que la tristesse et la douleur ne peuvent pas prendre toute la place. L’amour sera plus fort que la mort et va laisser la place à l’espoir et à la joie.
Une autre grossesse voir une adoption est possible et il n’y a pas de raison de partir défaitiste.
Un bébé arc-en-ciel, un bébé étoile ou encore appelé bébé espoir est un bébé qui naît après la perte d’un enfant. Il a une place toute particulière dans la famille car il symbolise la vie, le renouveau et le miracle après le drame.
Il n’a pas vocation à remplacer notre enfant perdu car il a sa propre identité mais le terme arc-en-ciel ou étoile signifie que l’espoir, la beauté et la joie peuvent revenir.
Quand il sera plus grand(e), nous pourrons lui parler de son frère/sœur et lui raconter son histoire et sa propre histoire.
Cela nous permettra de leur dire à quel point ils sont encore plus précieux pour nous et à quel point nous les aimons très fort.
J’envoie de très belles pensées d’amour, de consolation et de réconfort à tous les autres parents qui comme nous vivent ce deuil. Je vous envoie plein de courage et je prie avec vous pour des jours meilleurs.
A nos petits anges tant aimés
Mélanie – My Original Nature