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La Boite à Malices : les dangers des désodorisants d’intérieur

Aujourd’hui, je reprends ma plume pour vous parler des grands dangers de l’utilisation des désodorisants d’intérieur.

Des produits toxiques mais très plébiscités

Ne dîtes pas non 😉 Beaucoup d’entre nous ont ces jolies babioles chez eux qui diffusent à heure fixe un jet de senteur odorante censé chasser toutes ces vilaines odeurs des toilettes, de la salle de bain ou de la cuisine.

Lorsque vous recevez famille ou amis, ces petits objets disent « donner une touche de légèreté parfumée dans toutes nos pièces ». Pour moi, ils riment avec nausées et mal de tête et non sans raison du reste comme je vais vous l’expliquer.

C’est en visitant récemment des amis que j’ai été exposée, assez violemment du reste, à ces saletés de désodorisants. Et j’en ai eu assez. Tellement assez qu’une fois dans la salle de bain, j’ai décroché cet engin de malheur et enlevé les piles le temps de mon passage. Car oui, ces petites choses parfumantes sont de véritables bombes sur pattes.

Un article est disponible dans la section Boite à Malices sur les toxiques de notre environnement.

Des études scientifiques le montrent.

L’étude de UFC Que Choisir de 2004 qui mets en évidence les dangers importants

Ainsi, l’UFC Que Choisir a réalisé une grande étude en décembre 2004 sur 35 désodorisants d’intérieur dont les résultats sont réellement alarmants.

Voici les résultats de cette étude :

Il mettait en évidence quatre problèmes liés à l’utilisation d’un parfum d’intérieur chimique ou d’un désodorisant :

  • risque d’irritation respiratoire ou pulmonaire,

  • risque d’allergie liée en général aux parfums,

  • à plus long terme : effets sur la santé liés à la présence de substances cancérogènes ou/et toxiques dans les émanations de ces produits

  • ils sont également suspectés de perturber le système hormonal.

Les deux substances les plus dangereuses contenues dans la plupart des désodorisants d’intérieur sont le formaldéhyde et le benzène qui sont des cancérogènes pour l’homme selon la classification de l’OMS. Le risque de dépasser les limites tolérables pour l’exposition humaine est aujourd’hui reconnu pour ceux qui utilisent régulièrement ces produits.

Source : http://www.atelier-naturel.com/article-1171665.html

Voici également l’article de Futura Sciences qui est très éclairant sur le sujet :

Un grand nombre de produits testés parmi les plus connus sur le marché chargent l’air ambiant de substances chimiques dangereuses à des niveaux incroyablement élevés.

Les substances incriminées sont en effet soit classées « cancérogène certain » comme le benzène ou le formaldéhyde, ou « cancérogène possible » comme le toluène ou le naphtalène, allergènes comme le limonène, ou perturbateurs endocriniens comme les phtalates.

Quant à la concentration de ces substances dans l’air intérieur, elle dépasse souvent tous les seuils recommandés par les organismes de santé publique nationaux ou internationaux.

Certains bâtons d’encens émettent par exemple 221 µg/m3 (microgrammes par mètre cube d’air) de benzène (soit 110 fois plus que le seuil recommandé par un arrêté de 2002), 1251 µg/m3 de phtalates et 69 µg/m3 de formaldéhyde (pour un seuil recommandé par l’OMS de 10 µg/m3) !

Attention aussi à certains vaporisateurs (senteur muguet), ils chargent l’air de 4 655 µg/m3 de COV (composés organiques volatils) parmi lesquels des allergènes et des perturbateurs endocriniens alors qu’au delà de 200 µg/m3, l’air ambiant n’est plus considéré comme sain par l’EPA ( l’Agence de Protection de l’environnement américaine)

L’UFC-Que Choisir déconseille formellement aux consommateurs l’usage de ces produits et appelle à la vigilance. Voir « Détail des résultats dans Que Choisir. Décembre 2004. »

L’association en appelle à la responsabilité des fabricants et des revendeurs : il leur appartient de ne pas proposer à la vente des produits dont ils ne peuvent plus ignorer les dangers.

Enfin, l’association demande au ministre de la Santé de se saisir d’urgence de ce dossier au regard de l’enjeu de santé publique.

[…]

L’étude de l’Université de Bristol de 2003 qui enfonce le clou sur les dangers des désodorisants d’intérieur

En ce qui concerne les effets à court ou moyen terme, une étude britannique publiée en octobre 2003 par une équipe de l’Université de Bristol montre que l’impact des désodorisants sur la santé est réel: environ 14 000 femmes ont été suivies pendant plus d’un an, soit 6 mois avant et six mois après la naissance de leur enfant. Chez les mamans, les maux de tête sont associés de façon significative avec l’usage de désodorisants et de parfums d’ambiance. Chez les bébés, les troubles de santé associés sont les diarrhées et les maux d’oreille.

Mais, l’affaire ne s’arrête pas là puisque le bon vieil encens et le papier d’arménie aussi sont en cause.

La combustion de ces bâtonnets dégagerait du benzène, du formaldéhyde et des phtalates. A tel point comme le soulignaient des chercheurs américains en août 2008, que leur utilisation prolongée augmenterait le risque de cancer des voies respiratoires. Le « bon vieux » papier d’Arménie est également pointé du doigt par la parlementaire. Il dégage lui aussi, du formaldéhyde et du benzène !

Quant aux désodorisants pour l’habitacle des automobiles, ils sont aussi peu recommandables. Le problème est qu’ils s’ajoutent aux autres substances émises par les véhicules, particules fines et dioxyde d’azote. Au point de rendre l’air de l’habitacle plus pollué que l’air extérieur, comme le soulignait l’INSERM en 2007 !

Source : http://www.bladi.net/forum/234413-parfums-dambiance-polluent-encens-bougies-vapo/

NB : Juste pour l’étude de l’INSERM que j’ai retrouvé et disponible ici, ils ne parlent pas du tout des parfums d’habitacle. Comme quoi, toujours bien vérifier ces sources avant de publier une information.

Qui sait aujourd’hui comment les encens sont fabriqués ? Avec plein de senteurs différentes et autant de substances chimiques nocives qui vont avec. Parce que bon, à l’origine, l’encens ben… c’est de l’encens et cela n’a pas 50 000 odeurs ! C’est à la base de la résine et qui en plus selon le Journal of Applied Ecology serait en voie de disparition.

Selon un article du Journal of Applied Ecology de décembre 2011, une étude menée sur une douzaine d’espèces de Boswellia, un genre d’arbre que l’on ne retrouve que dans la corne de l’Afrique et la péninsule arabique, a montré que, chaque année, entre 6 et 7 % des adultes de chacune de ces espèces mourraient, soit par le feu, par des attaques d’insectes ou du fait des herbivores friands de ses branches. Au final, la quantité d’arbres pourraient être divisée par deux en quinze ans et par dix en cinquante ans2.

Rapport sénatorial de 2008 qui alerte des dangers mais non suivi d’effet.

Une synthèse sur le sujet pour le gouvernement de l’époque a été réalisée par la sénatrice Marie Christine Blandin en janvier 2008, dont le rapport disponible ici. Et là encore, le constat est alarmant.

Voici quelques extraits :

De multiples substances chimiques dangereuses sont présentes dans le sang de chacun – déjà dans le sang du cordon ombilical.

La mise sur le marché d’une substance chimique n’est pas précédée d’un rapport toxicologique approfondi.

La même substance peut être incorporée dans divers produits sous des appellations différentes; l’appellation des produits peut changer tous les deux ou trois ans.

Les doses reçues au travail, dans les transports, à domicile ou au cours des loisirs se cumulent.

Selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), 24% des maladies sont causées par des expositions environnementales qui peuvent être évitées.

L’incidence des cancers augmente et l’explosion du nombre de cancers du poumon chez les femmes est prévisible dans les vingt ans à venir. Pour l’embryon et le fœtus, la journée peut être retenue comme période critique d’exposition, éventuellement unique, à un produit toxique.

[…]

Les éthers de glycol ont la faculté de se dissoudre dans l’eau et dans les graisses et sont, en raison de cela, très utilisés dans de larges gammes de produits et dans de nombreux secteurs d’activité.

Cependant, cette double propriété leur permet de franchir facilement la barrière cutanée et les muqueuses. Or, les éthers de glycol présentent une toxicité immédiate et une toxicité qui peut être grave à long terme.

Leur caractère nocif n’est pas perceptible par leurs utilisateurs car ces liquides, incolores et volatils, dégagent une odeur agréable.

Sur les quatre-vingts dérivés des éthers de glycol, une quarantaine est exploitée industriellement depuis 1930.

Mais, depuis environ soixante-dix ans, certains éthers de glycol reprotoxiques ont été utilisés dans des produits de grande consommation, y compris dans des cosmétiques et des médicaments.

[…]

Les polluants de l’air intérieur :

Sous forme solide ou liquide, ces polluants atmosphériques sont composés d’un mélange complexe de substances organiques et minérales. Plus les particules sont petites et plus leurs effets nocifs (maladies respiratoires, cardiovasculaires, cancer du poumon…) risquent d’être prononcés du fait de leur pénétration profonde dans les voies respiratoires.

L’exposition combinée aux solvants, aux polluants ototoxiques et au bruit accroît les atteintes auditives.

L’exposition combinée aux substances chimiques et au bruit affecte les systèmes vasculaire et respiratoire.

L’exposition combinée au radon et au tabac accroît le risque de cancer du poumon lié au radon.

Les substances de substitution  : Le principe de la substitution à une substance dangereuse d’une substance moins ou pas du tout. Mais, tandis que l’usage contrôlé d’une substance dangereuse est à proscrire (l’amiante), doit toujours être considérée comme une solution provisoire la substitution opérée à un moment donné (éthers de glycol de la série P remplaçant ceux de la série E) car l’absence de preuve d’un effet n’est pas la preuve de l’absence d’effet.

[…]

L’impact de la pollution de l’air sur la mortalité doit être rapproché du droit pour chacun de respirer un air qui ne nuise pas à sa santé (loi du 30 décembre 1996), d’autant que le taux d’exposition des personnes à l’air est de 100%. Les Français passent au moins 70% à 90% de leur temps à l’intérieur de locaux ou de moyens de transports et les concentrations de polluants sont généralement plus élevées à l’intérieur qu’à l’extérieur.

Les produits dangereux utilisés sont rangés dans divers placards à l’intérieur de l’habitat: placard des produits ménagers (nettoyants, désodorisants, déboucheurs…), armoire de beauté (laques, teintures, vernis, dissolvants…), armoire à pharmacie (thermomètre à mercure…), placard du bricoleur (colles, encres, peintures, vernis, dissolvants, produits de traitement du bois…), placard du jardinier (insecticides, produits phytopharmaceutiques : herbicides, fongicides…) ou placard du mécanicien du dimanche (dégraissants, peintures…).

Ces placards, souvent localisés dans des pièces où leurs émanations polluent l’habitat (cuisine, salle de bains, garage attenant à la cuisine…), sont généralement d’accès aisé pour les enfants.

Les produits dangereux pris dans les placards sont rarement utilisés avec les précautions d’emploi adaptées (respect des doses, port de gants, de mas que…), d’où de nombreux accidents domestiques et des prises de risques méconnues ou inconsidérées.

[…]

La pollution par le chlore caractérise certaines piscines.

Nombre de jouets recèlent du plomb, des phtalates et d’autres polluants éventuellement présents aussi dans les tatouages, les maquillages, les peintures pour enfants.

Les préconisations du rapport sénatorial de 2008

1. Étendre le principe de précaution à l’emploi des substances ou produits chimiques d’usage courant présents dans l’environnement quotidien et entraînant des risques pour la santé. Modifier la charte de l’environnement en conséquence et créer la catégorie des perturbateurs endocriniens dans la classification européenne.

2. Élaborer un projet de loi sur l’alerte et l’expertise dans le domaine de la santé environnementale (protection des lanceurs d’alerte, garanties pour l’expertise ; qualité des relations entre le système de sécurité sanitaire et environnementale et les usagers).

3. Étendre la substitution des substances et produits dangereux à toutes celles et ceux déjà substitués dans un pays étranger et aux substances reconnues préoccupantes (C.M.R 1,2 et 3, perturbateurs endocriniens, substances neurotoxiques et immunotoxiques).

4. Développer la recherche en santé – environnement : sciences de la précaution, plan de rattrapage en faveur de la toxicologie et de l’ épidémiologie françaises, programme de biovigilance, médecine environnementale (registres des cancers), formations des professionnels de santé-environnement.

5. Créer des valeurs-guides pour l’air intérieur, assorties de contrôles pour tous les établissements recevant du public et créer des valeurs- guides d’émissivité des substances et objets.

6. Uniformiser les exigences en santé environnement pour tous les produits mis sur le marché – y compris les produits importés.

7. Saisir l’AFSSET pour appliquer à certains nanomatériaux les protocoles de sécurité sanitaires communs (tests sur deux ans et deux espèces).

8. Reconnaître à chaque citoyen un droit d’investigation sur ses environnements intérieurs (habitat et autres lieux de vie) et organiser les moyens pratiques de la mise en œuvre de ce droit.

9. Concilier économies d’énergie et qualité de l’air : prendre des mesures fiscales encourageant une isolation de l’habitat excluant tout risque de confinement des locaux.

10. Créer des unités santé-environnement dans les hôpitaux et donner aux centres antipoison un statut et des financements pérennes, garantissant aussi l’exercice de leur mission non urgentiste (bases de données interconnectées…).

12. Ethers de glycol :

– tirer les conséquences des expertises collectives réalisées par l’INSERM (1999 et 2006) ;

– interdire l’emploi des éthers de glycol dont la substitution est possible ;

exclure la possibilité d’employer des femmes en âge de procréer à des postes de travail liés à l’utilisation d’éthers de glycol

– évaluer le nombre de victimes de l’emploi des éthers de glycol ;

– confier à l’IGAS l’élaboration d’un rapport sur l’encadrement des éthers de glycol.

13. Éduquer, informer et responsabiliser sur tous les aspects du thème santé environnement: programme spécifique en direction des enseignants, mobilisation de l’INPES en direction du grand public, information des consommateurs sur les dangers des produits courants utilisés en milieu domestique.

14. Prendre des mesures pratiques immédiates :

instaurer, dans chaque région, des journées de collecte de substances et produits chimiques dangereux pour la santé (mercure… ) ;

– appliquer avec rigueur les lois et règlements relatifs au tabagisme ;

– équiper les stations services et leurs pompes de récupérateurs des vapeurs d’hydrocarbures ;

– limiter l’activité sur place des pressings situés dans des galeries commerciales aux tâches non liées à l’emploi de substances ou produits émissifs (trichloroéthylène, par exemple) ;

équiper systématiquement de serrures, dès leur fabrication, les placards (de cuisine, de salle de bains) destinés à renfermer des produits dangereux pour la santé.

Malheureusement, nous sommes bien loin de toutes ces propositions. Les personnes qui nous dirigent ont été prévenues maintes fois. Mais que font-elles pour nous protéger ? Rien.

Les raisons de l’inaction des pouvoirs publics face aux dangers des désodorisants intérieur

Pourquoi ne nous préviennent elle pas ? Pourquoi ne font-ils pas retirer du marché ces produits très dangereux ?

Parce que cela profite à des lobbys très puissants avec des masses d’argent colossales en jeu.

Parce qu’il est plus aisé d’avoir une population malade et affaiblie en demande et donc corvéable et manipulable à merci.

La plupart du temps, ces petits diffuseurs « discrets » se mettent dans des endroits confinés qui ne sont jamais aérés comme les toilettes. Et comble du tout, nous vaporisons que ces produits qui vous tuent en toute bonne conscience en pensant assainir l’air des « vilaines odeurs.. »

Allez aussi faire un tour sur cette étude de l’OMS datant de juin 2004 sur l’habitat assez instructif du reste et pas que sur le polluant atmosphérique des logements.

Conclusion de tout cela : nous nous tuons à petit feu. Non seulement, nous y exposons notre petite personne mais également toute notre famille même les enfants et les bébés. Et peut-être aussi des personnes âgées qui ont des problèmes respiratoires ou autres. C’est du suicide, pur et simple.

C’est sans compter que ces petits machins coûtent une vraie fortune que ce soit en produit mais aussi en piles ou en électricité.

Les solutions pour éviter les toxiques liés au désodorisants intérieur.

Alors il y a 4 solutions essentielles si vous vous êtes laissés envahir par ces petites bestioles tueuses :

1. Jetez tout ces polluants de l’atmosphère de votre maison et sans aucun état d’âme.

Que ce soit parfum d’ambiance pour le salon, pchitt bonne odeur wc, cuisine ou salle de bain mais aussi bougies, pots pourris et autre désodorisants. Mais attention, ne les jetez pas n’importe où. Allez à la déchetterie.

2. Aérez vos pièces au moins 5 minutes tous les jours même en hiver.

Je sais, ça à l’air bête, mais renouveler l’air de votre maison est essentiel et surtout si c’est en endroit confiné où si vous viviez avec une grande famille.

3. Les allumettes sont vos amies. Pour les pièces qui n’ont pas de fenêtre ou dans les petits logements, je vous renvoie à mon article sur Le liquide WC [A venir]. Dans cet article je note que vous pouvez vous débarrasser des mauvaises odeurs en craquant une allumette. Ça aussi c’est tout bête mais c’est radical. Et pas que dans les toilettes du reste.

Vous pouvez aussi opter pour une petite coupelle de bicarbonate de soude ou d’argile blanche qui va neutraliser et absorber les mauvaises odeurs.

5. Si vous ne l’avez pas encore fait, passez d’urgence au ménage biologique maison avec la rubrique correspondante du site disponible ici.

4. Si vous êtes adepte de la cosmétique maison, vous pouvez fabriquer vous-même des brumes ou des parfums d’ambiance. Vous pouvez même tenter des petits galets fraîcheur aux huiles essentielles – attention toutefois si vous avez des enfants. Vous pouvez opter aussi pour des petits galets poreux où vous pouvez verser une ou deux gouttes d’huile essentielle.

Mais vous pouvez joindre l’utile à l’agréable. Un petit bouquet de fleurs ramassé dans le jardin va embaumer votre cuisine ou votre salon de la plus belle façon. Et si vous n’avez pas de jardin, promenez-vous dans la nature !

Soignons notre santé et débarrassons-nous de tous ces toxiques qui nous rendent allergiques et malades.

Mélanie – My Original Nature

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