Aujourd’hui, je partage avec vous un poème de pensée positive avec le texte intitulé « si » de Rudyard Kipling.
La découverte du poème
Je connais ce poème connais depuis longtemps et qui résonne toujours dans mes pensées comme un bon souvenir mais aussi comme une philosophie toujours d’actualité.
La première fois que j’ai lu ce poème, c’était au lycée dans la classe de Terminale. C’est un professeur d’Histoire qui, le premier jour de classe de l’année, nous a distribué ce poème. Nous l’avons lu en classe. Ce professeur a ponctué ce magnifique texte en nous disant de toujours être forts et volontaires et qu’en adoptant cette attitude nous serions capables de pratiquement tout.
Genèse du poème
Aujourd’hui, je partage ce poème intitulé « Si » ou « If » dans la version originale. Il a été écrit par l’écrivain britannique Rudyard Kipling dans son œuvre « Rewards and Fairies » datant de 1910. Il a été ensuite traduit en français en 1918 par André Maurois.
Il écrivit ce poème à l’attention de son fils unique John alors que celui-ci n’avait que 12 ans. Triste destin que fut le sien car il est mort durant la 1ere Guerre Mondiale lors de la bataille de Loos en 1915.
Quelle ironie du sort pour un jeune homme qui avait été réformé à cause de sa myopie et dont le père a contribué à faire le faire entrer dans la garde irlandaise de la British Army. Il écrivit d’ailleurs ces lignes avant de mourir : « Si quelqu’un veut savoir pourquoi nous sommes morts, / Dites-leur : parce que nos pères ont menti ».
Transformer le deuil
Après cette douloureuse perte, Rudyard Kipling va aussi s’engager pour honorer la mémoire de ces soldats tombés au front dont nous ne connaissons pas les noms.
Cette tragédie est une des raisons qui poussèrent Kipling à rejoindre la commission créée par Sir Fabian Ware (en), l’Imperial War Graves Commission (Commission impériale des sépultures militaires) aujourd’hui Commonwealth War Graves Commission, responsable des cimetières de guerre anglais qui jalonnent la ligne du front ouest et que l’on retrouve dans tous les lieux où des soldats du Commonwealth ont été inhumés.
Kipling choisit notamment la phrase célèbre, « Leur nom vivra à jamais », tirée de la Bible et inscrite sur les pierres du souvenir des sépultures les plus importantes. C’est également à Kipling que l’on doit l’inscription « Connu de Dieu » sur la tombe des soldats inconnus.
Kipling rédigea aussi l’histoire de la garde irlandaise, le régiment où servit son fils. Paru en 1923, l’ouvrage est considéré comme un des exemples les plus admirables de l’histoire régimentaire 24.
Enfin il composa une nouvelle émouvante intitulée Le Jardinier qui raconte des visites dans les cimetières de guerre.
Je vous propose donc de vous arrêter un instant pour lire ce texte dont il convient, je pense, de bien savourer mais soupeser chaque mot.
Le texte : Si…
Si tu peux voir détruit l’ouvrage de ta vie
Et sans dire un seul mot te mettre à rebâtir,
Ou perdre en un seul coup le gain de cent parties
Sans un geste et sans un soupir,
Si tu peux être amant sans être fou d’amour,
Si tu peux être fort sans cesser d’être tendre,
Et, te sentant haï, sans haïr à ton tour,
Pourtant lutter et te défendre,
Si tu peux supporter d’entendre tes paroles
Travesties par des gueux pour exciter des sots,
Et d’entendre mentir sur toi leurs bouches folles
Sans mentir toi-même d’un mot,
Si tu peux rester digne en étant populaire,
Si tu peux rester peuple en conseillant les rois,
Et si tu peux aimer tous tes amis en frères,
Sans qu’aucun d’eux soit tout pour toi,
Si tu sais méditer, observer et connaître,
Sans jamais devenir sceptique ou destructeur,
Rêver, mais sans laisser ton rêve être ton maître,
Penser sans n’être que penseur,
Si tu sais être dur, sans jamais être en rage,
Si tu sais être brave et jamais imprudent,
Si tu sais être bon, si tu sais être sage,
Sans être moral et pédant,
Si tu peux rencontrer Triomphe après Défaite
Et recevoir ces deux menteurs d’un même front,
Si tu peux conserver ton courage et ta tête
Quand tous les autres les perdront,
Alors les Rois les Dieux la Chance et la Victoire
Seront à tout jamais tes esclaves soumis,
Et, ce qui vaut bien mieux que les Rois et la Gloire,
Tu seras un homme mon fils !
Rudyard Kipling
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Mélanie – My Original Nature