Ce mercredi 15 octobre est la journée internationale de sensibilisation au deuil périnatal.
Je dédie cet article à mon fils que nous aimons à l’infini, bien plus que les mots ne sauraient dire.
Comme chaque année depuis 3 ans, j’écris cet article pour rendre hommage à la vie et au souvenir de mon tout petit et à tous les autres petits anges avec lui, trop nombreux jours après jours.
Source : Dans les pas de Tom
Vous trouverez mes 3 derniers articles ci-dessous, un pour chaque année de vie sans mon tout petit : Le deuil périnatal 1 , Le deuil périnatal 2 , Le deuil périnatal 3 .
Rappel : qu’est-ce que deuil périnatal ?
Préalable que je rappelle, on ne guérit jamais de la perte d’un enfant, jamais. C’est une cicatrice à vif dans votre cœur pour le reste de votre vie.
De la même manière qu’il y a trois ans, je témoigne à propos du deuil périnatal, sujet particulièrement méconnu et tabou dont nous avons été victimes avec mon conjoint comme 7000 familles en France tous les ans.
Le deuil périnatal correspond à la mort d’un enfant soit au cours de la grossesse après le premier trimestre, au moment de la naissance ou dans ses premiers jours ou mois de vie.
Chaque année, les associations proposent des évènements à travers le monde pour rendre hommage à tous nos petits anges et sensibiliser le public ainsi que le personnel médical pour briser enfin le tabou.
En effet, il s’agit bien d’un tabou, d’un silence horrible des gens en général, du personnel médical et des pouvoirs publics.
3 ans sans toi et beaucoup de signes
Voilà un peu plus de 3 ans que nous vivons sans toi mon bébé. Pourtant, tu n’as jamais été aussi présent dans nos vies.
Tu es là toujours à nos côtés et tu te manifestes par beaucoup de signes. Invisibles pour la plupart des gens mais tellement réconfortants pour nous.
Par exemple, c’est une plume quand nous sortons de la maison ou sur notre chemin au moment où nous l’attendons pas.
Ce peut être aussi une coccinelle sur ton arbre ou sur un gilet mais également un papillon qui virevolte autour de nous, longtemps, comme s’il ne voulait pas nous quitter.
C’est un rouge gorge qui se pose près de nous au cimetière et nous regarde intensément ou, dans une église, une petite mouche qui reste posée plusieurs minutes sur ta médaille qui ne me quitte jamais.
Ainsi, tu attires notre attention et nous savons que tu es là. Maman et papa sommes toujours là aussi avec toi, toujours mon bébé.
Mon tout petit, merci, merci beaucoup pour tous les signes que tu nous envoies. Ils nous aident tellement, chaque jour, chaque heure à continuer à avancer.
Des signes magnifiques qui créent tellement de chaleur et de lumière dans nos coeurs. Tu es là notre fils avec nous pour toujours et nous avec toi.
Je te parle tous les jours et j’espère que tu es bien là où tu es, en sécurité et bienheureux.
Je t’envoie plein de bisous, de câlins, de chaleur, de lumière, d’amour, de tranquillité, de sérénité pour que tu sois bien. Pour toi, mais aussi pour tous les autres petits frères et sœurs avec toi que nous avons aussi perdus. Ils ne sont pas restés aussi longtemps dans mon ventre que toi mais vous êtes tous nos enfants bien aimés, tous.
3 ans de silence et de chagrin
La vie est si difficile et compliquée sans toi.
Malgré le temps qui passe, rien n’apaise ton absence. C’est une douleur sourde mais si vive dans mon coeur. Une douleur permanente qui parfois sonne plus fort quand j’entends les enfants des voisins jouer ou pleurer ; quand je vois une femme enceinte ; quand je regarde femmes ou hommes qui promènent leurs enfants dans leurs poussettes ; quand je les vois parler, rire ou jouer ensemble, être heureux.
Source : inconnue
La moindre vision ou action du quotidien nous rappelle que tu n’es pas là. C’est le vide ….
Source: Mamange_auteur
Je ressens tellement de colère mêlée à de la tristesse immense et intense. Quelques fois, des pleurs qui finissent par sortir de mes yeux rougis de fatigue d’avoir à supporter tout cela.
Source: Mamange_auteure
Source: inconnueSource : Mamange_ auteure
Toutefois, personne ne comprend que continuer à vivre en société est dur car tout est fait pour nous rappeler en permanence que nous n’avons pas d’enfants vivant à chérir. Nous voyons les autres autour de nous être heureux et partager leur bonheur sans honte et parfois sans respect ; même quand ils savent.
Source : Mamange_ auteure
On doit supporter tous les jours d’avoir le cœur qui saigne. Mais il faut continuer à avancer parce qu’on ne peut pas faire autrement. Comment le pourrait-on ?
Source: inconnue
L’enfer c’est vraiment certains autres
Je le répète chaque année mais j’ai l’impression que cela ne change rien d’évoquer nos problématiques avec les gens. Ils continuent à nous fuir, à nous ignorer, à nous faire souffrir.
Nous sommes dans le vide, comme dédoublés par la souffrance. Une partie de nous continue à vivre à parler, à manger, à faire les actions du quotidien comme on peut. Puis une autre qui vit à côté d’elle dans cette souffrance qui se manifeste n’importe quand.
Source: la_lumiere_de_ton_ame
Ma famille a continué à être méchante alors je ne leur parle quasi plus. Toutefois, si on se sent plus légers de ne plus être à attendre leurs prochaines méchancetés, c’est très dur de vivre sans famille. Les liens du sang n’assurent pas toujours amour et soutien et c’est tellement difficile à accepter.
Mais comment pourrais-je leur pardonner d’avoir insulté et nié ton existence ? D’avoir nié notre chagrin, notre douleur ? De ne pas avoir été là pour te dire au revoir et nous soutenir ? D’avoir été abents, de ne pas avoir été là pour nous comme des personnes qui nous aiment ? De n’avoir eu aucune parole ou geste réconfortants pour nous ? D’avoir dit des horreurs culpabilisantes et moralisatrices à des parents endeuillés avec du chantage affectif en prime ? D’être restés insensibles en voyant les photos de toi à ta naissance comme si tu n’étais pas réel ?
Hormis nous, qui t’avons tenu dans nos bras, qui de ma famille se rappelle de ta date de naissance ? Se souviennent-ils même de ton prénom ?
Ma mère toxique m’a répété toute ma vie : « les amis sont plus importants que la famille ».
Elle s’est aujourd’hui donné raison. Quand on ne peut plus compter sur sa famille, que nous reste-t-il ?
Il reste des amis et amies sincères. C’est grâce à eux, à leur amour, à leur soutien et à cette amitié forte et partagée qu’on arrive à avancer comme on peut. Je les remercie du plus profond de mon cœur.
J’avais déjà parlé des réactions des personnes proches, amis et de la société qui sont globalement assez négatives voire ultra pourries. Avec les années, je les comprends de moins en moins.
J’ai toujours été d’un naturel assez patient et conciliant. Cependant, sur les groupes de soutien de paranges, toujours les mêmes posts qui relatent les paroles et les comportements pourris des proches, des collègues, des soignants ou des gens en général envers nous. Toujours les mêmes questions pourries pétries de curiosité malsaine.
J’avais dans mon dernier article sur le deuil périnatal essayé d’analyser les différents types de réactions pour essayer de démonter les mécanismes, comprendre et surtout faire comprendre.
Mais aujourd’hui, je me rends compte qu’il n’y a en fait rien à comprendre. La capacité d’empathie, de compréhension et de remise en question de plein d’êtres humains est égale à 0.
Source : inconnue
Alors, à tous ces connards et connasses qui nous font du mal, j’ai juste envie de leur crier très fort : ARRÊTEZ !!!!!!!
Source : il était une fois au ciel
Nous avons déjà assez souffert !!!
Les paranges n’ont rien fait de mal mais juste eu l’extrême malheur de perdre notre enfant.
Ils n’ont pas besoin de vos jugements, de vos méchancetés, de vos reproches ou de votre indifférence.
Nous avons besoin de votre amour, de votre soutien, de votre main tendue pour continuer à pouvoir vivre tant que bien que mal sans nos enfants.
Vous ne pouvez même pas imaginer le quart de ce que nous ressentons et ce qu’est notre vie aujourd’hui.
Alors aidez-nous. Nous avons plus que besoin d’aide, de chaleur, d’empathie et de compassion pour arriver à tenir debout.
C’est pour cela que des journées comme celle de mardi 15 octobre sont importantes pour sensibiliser les gens sur tout cela et faciliter un peu la vie des paranges.
Source : Dans les pas de tom
Source : inconnue
La trop lente évolution de la Loi française.
L’instruction générale relative à l’état civil du 11 mai 1999, confirmée par une circulaire interministérielle en 2009, a permis l’attribution d’un prénom à l’enfant sans vie.
Jusque-là, aucune reconnaissance de l’enfant ou même son individualisation n’était possible. C’est dire les siècles de petits anges qui sont tombés dans l’oubli collectif.
Cependant, cette instruction avait exclu la possibilité de donner le nom de famille à ces petits et petites. Cela était vraiment absurde et très irrespectueux pour nous.
La loi du 6 décembre 2021 a enfin changé cela. Elle a permis d’inscrire dans l’acte d’enfant sans vie non seulement le ou les prénoms de l’enfant mais aussi un nom patronymique (celui du père, de la mère, soit leurs deux noms accolés dans l’ordre choisi par eux).
Cette inscription de prénoms et noms n’emporte aucun effet juridique mais elle reconnaît l’entrée pleine et entière nos enfants dans notre famille, reconnue par l’État.
C’est une grande victoire.
Pourtant, beaucoup de choses restent à faire notamment sur les congés de deuil, l’ADE (aide au décès d’un enfant), la reconnaissance des enfants par les CAF, la Sécurité Sociale ou pour la retraite.
Des associations se battent pour les paranges puissent avoir une reconnaissance et les droits qui vont avec. Il faut que la Loi évolue mais c’est difficile car cela concerne trop peu de personnes.
Je me suis battue contre certaines administrations pour faire reconnaître l’existence de mon fils. On m’a renvoyé dans mes pénates en me reprochant de demander des changements pour quelques centaines ou milliers de familles alors qu’ils en ont des millions à gérer. Ils ne peuvent soi-disant pas bouleverser les procédures pour un si petit nombre de personnes.
Pourtant, avec un peu de volonté et d’humanité pour nous, cela ne changerait pas grand-chose pour l’État et les collectivités mais beaucoup pour nous. Il ne suffirait pas de grand-chose.
Une pétition pour ajouter le mot paranges dans le dictionnaire
Je repartage une pétition importante pour l’ajout du mot parange dans le dictionnaire.
Comme l’explique très bien Nadia BERGOUGNOUX à l’initiative de cette pétition :
« Quand un enfant perd ses parents, il est orphelin. Quand un mari perd sa femme, il devient veuf et, réciproquement, veuve. Mais quand un parent perd son fils ou sa fille, il n’existe rien ».
Le terme parange est un mot fabriqué de la contraction du mot parent et du mot ange. Avec leur déclinaison de Mamange (Maman-Ange) et Papange (Papa-Ange).
De là, une pétition est née pour que les dictionnaires ajoutent ces 3 mots dans leurs colonnes pour désigner les parents qui ont perdu un enfant à la naissance ou après quelques jours ou mois de vie.
Comme je l’ai fait l’année passée, je partage le lien de sa pétition pour que vous soyez les plus nombreux à signer.
https://www.change.org/p/un-nom-dans-le-dictionnaire-pour-les-paranges-parents-ayant-perdu-un-enfant
Je partage également le projet de Loi déposé par la députée LFI-NFP Mathilde Panot en 2021 mais qui semble ne pas avoir abouti mais qu’il ne tient que de relancer
https://www.assemblee-nationale.fr/dyn/15/textes/l15b3883_proposition-resolution#
Gageons que le terme rentrera enfin dans le langage et avec lui la reconnaissance enfin des parents qui ont perdu leur enfant.
Les groupes d’entraides de paranges pour se soutenir
Les seuls à connaître la douleur qui est dans notre cœur et nous soutenir sont les autres paranges.
Merci à tous et toutes qui nous soutenons entre nous, qui nous comprenons sans jugements avec amour, empathie et bienveillance.
Merci à cette communion d’âmes, la plus magnifique chose qui m’ait été donnée de voir et qui m’a sauvé au sens littéral du terme.
C’est l’amour pour nos anges qui nous portent dans ce partage de chaleur, de lumière et de compassion les uns pour les autres.
Ce sont nos anges qui nous lient et ce lien, à travers le temps et l’espace est d’une solidité sans faille.
Trouver de l’aide
J’en avais aussi déjà parlé mais de nombreuses associations, souvent fondées par des parents endeuillés, peuvent aider les paranges et leurs proches dans ce difficile deuil.
Certaines sont nationales avec des antennes sur le territoire, d’autres sont régionales. Elles organisent des événements, des groupes d’entraide et de parole, ont même parfois une bibliothèque à disposition.
https://www.association-spama.com/deuil-perinatal/
https://www.facebook.com/danslespasdetom
https://deuil-perinatal-asso-maelys.org/
https://assochemindesetoiles.com/
https://www.nospetitsangesauparadis.com/
https://www.bedonzen.com/deuil-perinatal/parents/
https://www.association-coccinelle.fr/ressourcesdeuilp%C3%A9rinatal
http://lesailesdezelie.over-blog.com/
https://www.apprivoiserlabsence.com/
https://www.rpai-perinat.org/deuil-perinatal-equipes-medicales/
http://www.locomotive.asso.fr/index.php/actions/soutien-aux-familles-aux-parents/l-aurore
https://petite-emilie.assoconnect.com/page/1471220-homepage
N’hésitez pas à faire appel à elles. Si vous avez d’autres liens que j’aurai oublié, vous pouvez me le envoyer à myoriginalnature[Arobase}mailoo.org
J’envoie des tonnes de milliards de câlins lumineux et de baisers volants à nos anges.
J’envoie de très belles pensées d’amour, de consolation et de réconfort à tous les autres parents qui comme nous vivent ce deuil. Je vous envoie plein de courage et je prie avec vous pour des jours meilleurs.
À notre fils, mon tout petit, que nous aimons plus que l’infini, dans notre cœur pour l’éternité.
À tous nos petits anges tant aimés.
Je vous partage quelques-unes des belles images sur le deuil périnatal que j’ai trouvé cette année sur internet et sur les réseaux sociaux.
Toutes ne sont pas créditées car je n’ai pas retrouvé tous les auteurs mais si vous vous y reconnaissez, n’hésitez pas à m’écrire pour que vous crédite à myoriginalnature[Arobase}mailoo.org.
La source : Inconnue
Source : @happynaiss_marjoriedoula
La source : Inconnue
Source : Inconnue
La source : Inconnue
Source : Korrig’Anne
La source : Mieux être pour mieux vivre
Source : Inconnue
La source : Inconnue
Source : Mamange_auteure
La source : Nadia Bergougnoux
Source : Inconnue
La source : Flavien Sundhauser
Source : Inconnue
La source : Mamange_auteure
Source : @ma petite étoile
La source : Inconnue
Source : Inconnue
La source : Cevany et Cie
Mélanie – My Original Nature